Décès de notre camarade Denise Comanne

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Une voix internationaliste vibrante s'est éteinte
Nous avons appris avec une immense tristesse le décès de notre camarade Denise Comanne, survenu ce vendredi 28 mai suite à un malaise cardiaque alors qu'elle participait à une activité de solidarité avec le peuple de la République démocratique du Congo.

Denise était une militante dans le plein sens du terme, une révolutionnaire infatigable, qui a consacré une énergie inouïe à la solidarité internationaliste. C'est une perte tragique. Nous partageons la douleur de ses amie-s et camarades liégeois, du CADTM, dont elle était un pilier, et adressons toute notre profonde sympathie à son compagnon, Éric Toussaint. Denise avait accepté avec enthousiasme d'être candidate sur la liste liégeoise du Front des Gauches à la Chambre pour les élections du 13 juin. Nous reproduisons ci-dessous le texte de présentation de candidature qu'elle nous a fait parvenir il y a quelques jours à peine et qui évoque son itinéraire et engagement militant.

Une voix internationaliste vibrante s'est éteinte, mais son combat se poursuit et se poursuivra. ■

"Je suis en révolte permanente contre l'injustice du système capitaliste"

Par Denise Comanne (LCR Belgique, 6e candidate effective à la Chambre à Liège sur la liste du Front des Gauches)

Née en 1949, pas mariée, pas d'enfants mais très heureuse en amour ! J'ai fait des études d'Histoire de l'art et archéologie et pendant ces années universitaires (1967- 1972), j'ai participé à toutes les luttes estudiantines (mai 69, enseignement rénové, minerval des étudiants étrangers, etc.). Je me suis à l'époque conscientisée à la question de la dépénalisation de l'avortement et, plus largement, au féminisme.

Employée à la ville de Liège, j'ai participé très activement aux grands mouvements de grève qui ont secoué la cité en 1982-1983, 1985, 1987 et 1989. À ce moment-là, je suis devenue déléguée syndicale du secteur administratif (FGTB - CGSP - ALR) et militante politique à ce qui était alors la Ligue révolutionnaire des travailleurs (LRT - ancien nom de la LCR). Je suis donc membre de ce parti depuis 1984 sans interruption.

Dans les années 1990, j'ai eu la possibilité, tout en restant dans le cadre de la ville de Liège, de travailler au CADTM (Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde) et cela, jusqu'à ma retraite en 2009. Le CADTM est une ONG d'éducation au développement dont le sérieux et la force de conviction ont permis de créer un réseau international. À ce titre, j'ai voyagé en Amérique latine (que j'avais découverte auparavant avec les brigades de travail FGTB au Nicaragua), en Afrique et en Asie. Actuellement, je me replonge dans les questions du féminisme étant donné que la crise financière, économique, sociale, écologique va avoir des répercussions spécifiques sur le quotidien des femmes.

Je suis en révolte permanente contre l'injustice du système capitaliste dont j'ai vu les effets dans ma vie de femme, de travailleuse. C'est pourquoi je milite. J'ai accepté d'être sur la liste Front des Gauches parce que, enfin, après tant d'années d'essais, on a fait un pas vers l'unité de la gauche radicale. Il faudra que cette unité se concrétise par un travail et une ligne commune sur le long terme (air connu : ce n'est qu'un début, continuons...).

Dans les plateformes, je suis particulièrement sensible à la revendication Révocabilité des élus s'ils n'accomplissent pas leurs devoirs et limitation de leurs rétributions au salaire d'un travailleur qualifié. Des pays comme le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie ont fait la démonstration tout récemment qu'il était possible d'inscrire cette revendication dans une Constitution. Ils nous ont d'ailleurs démontré que de véritables processus constituants avec large participation démocratique permettent d'obtenir des avancées politiques et sociales cruciales. En Belgique, les politiciens font tous les jours la preuve non pas de leur incapacité mais au contraire de leur grande capacité à trahir la population et à la sacrifier sur l'autel du profit.

Que se vayan todos comme on dit en Amérique latine... Révocabilité des mandats ! ■